fiche lecture

LE CHEMIN DE LA LIBERTE
georges FERNEY


par Michel Bonvalet




Passionnés d’histoire de France, lisez ce roman d’une originalité toute particulière.
Oubliez l’analyse de l’ADN qui a prouvé scientifiquement la mort du Dauphin dans les geôles de la prison du Temple. Conservez l’illusion, ou la poésie,  qu’il a pu s’échapper avec l’aide de ses geôliers, qu’il s’est intégré dans la France d’alors en faisant souche comme citoyen ordinaire et que son descendant….

Louis Leroy est apprenti dans un atelier de cycles à Belleville. En vacances en Bretagne il fait accidentellement la connaissance d’un jeune noble, Louis de Caradec. Toute la vie des deux jeunes gens va alors basculer.
Louis de Caradec semble être le descendant du Dauphin Louis XVII. Une association monarchiste, le CMLS, cherche à en faire la preuve pour rétablir l’héritier sur le trône de France.
Ce n’est pas du goût du jeune homme qui, épris de liberté, se sent prisonnier d’une cour trop pressante.
Les deux garçons ayant sympathisé, le Dauphin en titre invite l’ouvrier à sa table…une amitié commence.
C’est compter sans le coup du sort, qui, sous la forme de l’éminent historiographe Duverger, chargé de retrouver les preuves formelles de la descendance, découvre que le véritable héritier du roi Louis XVI est Louis Leroy, cet orphelin vivant dans le 18ème arrondissement.
La vie de l’apprenti va en être profondément transformée. Porté sur le trône par des fanatiques dans le cadre d’une mini révolution, il va frôler le drame. La fin sera plus sereine heureusement.
Georges Ferney nous décrit une situation gouvernementale catastrophique (proche de mai 68) et une France bouleversée par l’espoir de trouver une nouvelle solution à ses problèmes.
La fin est à la dimension  du roman et du talent de l’auteur de Fort Carillon, La Ménagerie, Le Château Perdu et Prince des Sables…

Un livre éloigné des classiques du Signe de Piste et qu’on a un peu perdu de vue….c’est dommage !
La lecture est aisée et agréable, qui en douterait, et les références historiques passionnantes.
La destinée de Louis Leroy aurait pu être réelle…on aimerait à le croire.
La science en a décidé autrement.


Rubans Noirs n° 31
Editions Alsatia, 1967

©2004 Michel Bonvalet