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fiche lecture
CRAZY JACK
Jean
D'Izieu
Michel BONVALET
Je viens de terminer Crazy Jack de
jean d'Izieu (l'abbé Paul Rey) ,du même auteur j'ai aimé
Manfred, Le héros sans visage, l'équipe
des
quatre nations et opération Préludes dont certains
ont fait l'objet d'une fiche sur le site, mais cette
fois je suis perplexe.
C'est un bon roman qui se lit très facilement bien qu'il ne raconte pas vraiment une histoire d'aventure
et si le héros est chanteur guitariste, émule de Johnny,
il n'a d'autres aventures que son tour de chant et les sorties dans les boites
ensuite. Bien gentilles les boites en ce temps là…des petits
flirts sans conséquences et la vamp
de service
qui bat vite en retraite au premier refus de la « star » Des rapprochements troublants lors
de slows dans la pénombre constituent la partie torride qui manque
faire basculer dans le péché, la jeune «
missionnaire » dont Crazy Jack est un peu amoureux.
Jean d'Izieu était un romancier qui ne craignait
pas d'évoquer la sexualité (très légèrement
soulignée dans « Signé Catherine », plus présente dans « Crazy
Jack ») dans les livres destinés à la jeunesse, ce qui était plutôt rare,
à cette époque, dans des romans chrétiens, à plus forte raison écrits par
un prêtre.
Bien sur l'époque
Yéyé en dépit des bons souvenirs qu'elle évoque
pour les
anciens danseurs de twist, prête un peu à sourire aujourd'hui,
de même
que la caricature de vedette et surtout de l'imprésario apre au gain (un zeste de Johnny Starck,
de Clo-Clo, de Johnny et des autres…)
Jean
d'Izieu nous raconte une histoire d'amour sur fond de rock-en-roll façon yéyé. On se demande un peu que vient faire
ce groupe de jeunes chrétiens en charge de diffuser la bonne parole
au sein des concerts de guitares ?
C'est un peu
à l'eau de rose, mais l'auteur a le mérite de faire apparaître dans la collection
des personnages féminins autres que des guides en camping.
Véronique
va déclencher chez Crazy Jack une foule des sentiments endormis au fond de Jean Labbé
(beau choix de nom) et l'amener à remettre en cause son succès
ou du moins son tour de chant, prendre conscience de l'inanité de ses
chansons et son retour vers une musique plus douce, des paroles vraies moins
inutilement révoltées.
Adieu donc
le Rock, vive le Paso-doble, les chansons à texte et un public moins sauvage et plus mur.
C'est le retour
du crooner bien propre sur lui, exit Gene Vincent !
L'ensemble
est bien campé, derrière la jeune vedette se cache un garçon bien sous tout rapport
qui revit en souvenir son enfance sur la côte vendéenne.
Il fera mieux
son métier mais rien ne nous dit qu'il a été convertit par l'action de la jeune « missionnaire
de Jésus » ?
Les rapports
entre Crazy Jack et Dany son copain/homme à tout faire sont un peu ambigus… manifestement
le jeune ami est amoureux de la vedette.
Décidemment
Jean d'Izieu n'hésitait pas à transgresser
les tabous de l'époque…en les suggérant
sans trop s'appesantir… bien sur, mais enfin il osait !
Le véritable
intérêt de ce roman est sa description à peine romancée
de la vie des stars souvent éphémères de cette période
où régnait le 45 tours et les mange-disques. L'auteur a évité
le piège du prêchi-prêcha tout en abordant des sujets,
chauds pour l'époque, souvent oubliés dans des romans
édulcorés.
Une fois encore, la collection Signe de Piste (ou Rubans noirs)
se pose en précurseur en ouvrant la voie vers une littérature
plus libre et abordant tous les problèmes concernant la jeunesse.
Elle n'a jamais cessé depuis.
Du même auteur:
Signe de Piste:
S.O.S Chatillon 1952
Baldur de la forêt (Lumière sur
la piste 1952) repris en 1959
Les frères du Rhin (Les onze de Thorslingen1953)
repris en 1958
Le héros sans visage 1954
Les champions de la 443 1956
Opération Préludes 1957
L'équipe des quatre nations 1959
Rubans Noirs:
Signé Catherine 1960
Manfred 1964
Crazy Jack 1964
Crazy Jack
Jean d'Izieu
Illustrations de Pierre Joubert
Editions Alsatia
Collection Rubans Noirs 1964
©2009 Michel Bonvalet |
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