fiche lecture


ENGOULEVENT (Dominique Mauriès)

par Michel Bonvalet

Je n'avais jamais lu Engoulevent, je le confesse.
De Dominique Mauriès, disparu récemment  bien trop jeune, je n'avais lu que le magnifique Soleil piétiné qui m'avait énormément plu et qui fera l'objet d'une fiche de lecture ultérieurement.

Engoulevent est un roman totalement différent, écrit par un jeune homme déjà passé maître dans l'art d'écrire et de décrire. Trop peut-être, le style est académique, les dialogues exempts de cet argot naturel et de la gouaille qu'on rencontre chez les ados et les autres lorsqu'ils s'apostrophent.
Un travail appliqué, aux descriptions recherchées et élégantes. Cela nuit un peu au dynamisme de l'action qui se déroule dans le cadre d'une colonie de vacances, dans les massifs du Haut Languedoc.
C'était son premier livre, une première oeuvre achevée et c'est ainsi qu'il faut l'apprécier. Le roman est plein de suspense, de rebondissements et de spontanéité... mais l'intrigue est un peu légère à mon goût.
Au sein de la colonie de vacances qui revient chaque année dans le centre d'Engoulevent, un moniteur semble obsédé par le drame qui s'est déroulé l'année précédente sur les mêmes lieux et un enfant inconnu qui sillonne les bois environnants sur un cheval silencieux.
Les colons les plus âgés, les éperviers, s'inquiètent de ce mystère et décident d'aider Sylvan à le résoudre.
Le drame de l'an passé n'a pas encore trouvé son dénouement et ils vont mettre tout en oeuvre pour découvrir ce qui est arrivé à Vincent et qui est ce Nicolas de Pringy qui les observe, insaisissable et intrépide, tout en voulant les éloigner de son château.
Avec de nombreux flash-backs et des extraits  du journal des colons, Dominique Mauriès nous entraîne dans les histoires parallèles des deux années (1969/1970) et nous fait découvrir l'avidité des uns, la lâcheté des autres et le courage de ces gosses pour faire jaillir la vérité.
Un bon livre, une intrigue bien montée. L'écrivain naissant promettait déjà une belle carrière.
En dépit de mes réticences indiquées plus haut, ce livre rend hommage à l'imagination d'un jeune auteur qui a puisé dans ses souvenirs personnels de vacances.
Illustré de façon un peu trop "esthétique" par Michel Gourlier... Pierre Joubert  aurait sûrement donné plus de vigueur à la représentation graphique des personnages.


Engoulevent
Dominique Maurès
Le Nouveau Signe de Piste n° 44
Éditions Alsatia-EPI, 1977

©2004 Michel Bonvalet






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