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LE GLAIVE DE COLOGNE (Jean-Louis Foncine)

par Jacques Sergent

Je viens de découvrir Le glaive de Cologne de Jean-Louis Foncine acheté tout récemment dans une bouquinerie du Bout du Monde (Finistère).
J’avais en son temps lu l’ouvrage de Foncine Les Forts et les Purs, j’étais alors en sixième, pensionnaire au lycée de Brest et je me souviens avoir été marqué par l’intrigue…

Aujourd’hui, par nostalgie, je me suis mis comme plusieurs d’entre nous à rechercher les livres qui avaient enchanté mon enfance et, au cours d’un salon littéraire en région parisienne, j’ai pu à la fois rencontrer Alain Gout et découvrir que l’esprit Signe de Piste avait survécu après tant d’années, bien que les livres aient disparu des vitrines des libraires!
J’ai pu également, ce jour-là discuter de scoutisme avec J-L Foncine et obtenir une dédicace sur le Relais de la Chance au Roy.
Mais là n’est pas notre propos, revenons au Glaive.

L’action se situe au sortir de la seconde guerre mondiale (d’ailleurs le livre a été écrit entre 1952 et 1954). Olivier, au cours de la distribution des prix clôturant la fin de l’année scolaire, découvre la photo de classe de 1922 où pose son père et cela déclenche en lui le souvenir douloureux de la disparition de celui-ci déporté en Allemagne.
A quelques temps de là, la patrouille à laquelle appartient Olivier se rend à une mystérieuse invitation pour un camp dans un petit village de Forêt Noire. Là, Olivier rencontre deux jeunes Allemands, Wolfgang et Karl, deux frères également orphelins et petit à petit il découvrira ce qu’ont été les dernières semaines de l’existence de ce père tant chéri.
Bien entendu, la famille de Wolgang et de Karl y sera mêlée.
Et c’est à la fin du grand jeu qu’Olivier apprendra la vérité…

L’auteur termine son ouvrage par la visite de la cathédrale de Cologne où Olivier et Wolfgang découvrent dans une vitrine le glaive, "magnifique symbole de la Charité et de la Force". J-L Foncine en profite pour pourfendre ceux qu’il nomme apprentis-sorciers qui, par appétit, instincts, frénésies matérielles ou intellectuelles cherchent à régenter "leur société de protozoaires". et vante "l’Homme vrai" capable de tenter "les plus hautes aventures, celles qui ont laissé des symphonies, des cathédrales, des poèmes de génie."

Ce livre est un formidable hymne à l’amitié entre des garçons que tout devrait opposer, à la fraternité franco-allemande et à la création de l’Europe … chrétienne.

Bien que le scoutisme ne soit que le prétexte à la rencontre des deux personnages, nous n’échappons pas aux classiques : grand jeu, dilemme cornélien, le texte oublié qu’on retrouve, la fierté et le cœur pur.

J-L Foncine, au style enlevé, nous montre qu’il sait ne pas être que l’auteur truculent de La Bande des Ayacks ou l’historiographe du scoutisme mais aussi celui qui au travers des ses deux ouvrages Les Forts et les Purs et Le glaive de Cologne, exalte les valeurs humaines fondements nécessaires de notre société.



Le glaive de Cologne
Jean-Louis Foncine
Signe de Piste Begedis n°20

©2004 Jacques Sergent