fiche lecture

Les Kids Espions:

Les Faucons du Roy

Stormbreacker

100 jours en enfer




Yan

                                               

Un nouveau genre de héros semble apparaître dans la littérature jeunesse ; les adolescents agents secrets.
Voici pas moins de trois séries de romans mêlant des ados à des missions spéciales.

Le premier roman « Les faucons du Roy » de Claude d’Elendil est un ovni littéraire. Il s’agit en effet d’un roman d’espionnage catholique.

N’ayant aucune compétence en la matière, l’aspect purement théologique de ce roman ne sera pas traité ici, car il s’agit d’une version romancée de l’Apocalypse.
 
La France est livrée à la guerre civile, le gouvernement, qui ne contrôle pratiquement plus rien, s’est refugié en province. Seule règne la loi de la force, les milices armées font régner la terreur. Dans ce chaos, un groupe de scouts, après diverses péripéties, se voit confié par des prêtres catholiques, refugiés dans une retraite secrète, la mission de s’introduire dans la base française d’une organisation multinationale qui cherche à dominer le monde. Il s’agit d’une lutte féroce entre les forces du mal et les forces du bien.

Malheureusement nos scouts ne sont que de piètres espions, à peine 5 minutes après s’être introduit chez les méchants, ils sont déjà démasqués. Heureusement pour eux, ils sont les héros d’un roman catholique, aussi dans les pires situations ils sont sauvés grâce à un miracle divin.

Il y a deux façons de lire ce roman. Soit on est croyant et adepte des Evangiles, ce qui n’est pas mon cas, soit ont est impie qui ne croit ni à dieu, ni a ses relais terrestres et dans ce cas on le lira comme un roman d’aventures agrémenté d’invraisemblances qui pour un croyant seront interprété comme la manifestation de la volonté divine.
 
Bien entendu il est probable qu’un croyant fera une lecture toute différente de la mienne de ce roman mêlant espionnage, aventure, théologie et interprétation biblique…


Le deuxième roman avec un espion junior est  Stormbreaker de Anthony Horowitz.

Son héro Alex Rider, 14 ans, orphelin, est un collégien comme un autre sauf que le MI6, les services secrets britanniques, ont besoin de ses services pour une mission spéciale.

Qu’Alex ne soit pas volontaire n’est pas un problème ; le MI6 a les moyens de l’obliger à collaborer avec lui. Un rapide stage commando pour apprendre les bases de l’espionnage et c’est le départ en mission. La mission d’Alex est de prendre la place d’un autre ado, invité par un très riche et généreux donateur qui s’apprête à offrir une série d’ordinateurs aux écoles anglaises. Seul problème, le MI6 le soupçonne de préparer en réalité un mauvais coup. A charge d' Alex d’en rapporter la preuve.

Contrairement aux scouts des Faucons du Roy ; Alex se révèle être un excellent agent secret. Rien ne l’arrête, pas plus une méduse tueuse, que deux tueurs motorisés à sa poursuite ou la traversée à la nage et dans le noir d’une galerie souterraine inondée.

Là où les scouts avaient besoin de l’aide de dieu et de ses miracles, Alex se contente de divers gadget ; console de jeux trafiquée, Yoyo à fil d’acier, crème anti-acné capable d’attaquer les métaux… Et oui, notre Alex est un véritable Jame Bond adolescent.

Ce roman est complètement invraisemblable et ferait sans doute rire un adulte mais passionnera les plus jeunes (je dirais les 9 – 12 ans). Je dois avouer que sa lecture ne m’a pas incité à lire les autres de la série ; mais j’ai beaucoup plus que 12 ans…


Le troisième roman c’est « 100 jours en enfer » de Robert Muchamore.

Là aussi, comme dans Alex Rider, ont a à faire à des ados orphelins et espions mais nouveauté par rapport aux deux séries précédentes, il y a aussi des espionnes.

En Angleterre les services d’espionnage (dénommé bizarrement MI5 dans cette série et MI6 dans les Alex Rider !) ont crée un service spécial CHERUB (classé « top secret » pour raison d’état) qui emploi des jeunes entre 10 et 17 ans pour des missions spéciales. Pour former les jeunes agents secrets il existe une école avec un stage de formation accéléré en 100 jours. Dans cette école outre les matières classiques on y enseigne tout ce qu’un agent en mission peut avoir besoin : parler de nombreuses langues étrangères, crocheter une serrure, pirater le contenu d’un ordinateur, se battre, s’orienter etc…

A CHERUB contrairement à Alex Rider, tous les agents sont volontaires et sont libres de refuser une mission.

Dans la série on suit le parcours de James qui à 12 ans recruté par CHERUB.
James élève plutôt mauvais, sauf en sport et en math (un prodige capable de répondre de tête et en une demi seconde à des questions comme racine carrée de 441 ou  combien font 87 x 16), s’épanouira à CHERUB où l’on pratique des méthodes pédagogiques innovantes comme de faire enseigner une matière par un élève doué dans celle-ci (James sera ainsi amené à enseigner les maths) (voir note 1).

Après son stage de 100 jours, 100 jours en enfer, James accomplira sa première mission.
Cette mission consiste à  recueillir des renseignements sur une association « Sauvez la terre » soupçonnée de préparer un attentat. Pour ce faire James devra se lier d’amitié avec deux ados habitant dans une communauté de marginaux.

Dans cette série, contrairement à Alex Rider ou Les faucons du Roy, tout est réaliste : les situations comme les personnages  au point que l’on se dit : Et si c’était vrai ? 

Sur le campus (ultra secret) de CHERUB c’est comme dans n’importe quelle école, les élèves ne sont pas toujours très disciplinés et les punitions pleuvent (entre autre les tours de stade à la course) ; les garçons draguent les filles ; certains éléves, bien qu’étant de redoutables agents secrets dorment encore avec leur peluche ; les amitiés et les inimitiés animent le quotidien des jeunes… enfin bref, espion ou pas ; un ado reste un ado…

Ce premier volume de la série m’a tellement passionné que je me suis immédiatement procuré les 4 autres volumes déjà parus et que j’attends, comme de nombreux jeunes lecteurs, avec impatience la parution du tome 6 (prévu pour octobre 2008).

CHERUB est une série originale qui devrait enchanter les jeunes de 10 à 110 ans.
Regrettons que malgré le prix relativement élevé de cette série (15 € le volume) il y a de nombreuses coquilles dans les ouvrages.
 
           POUR RAISON D’ETAT CETTE CRITIQUE N’EXISTE PAS.   




LES FAUCONS DU ROY volume 1 : Les Ossements de Salomon de Claude d’Elendil
Editions Elor (2007)

ALEX RIDER  volume 1 : STORMBREAKER d’Antony Horowitz (traduit de l’anglais par Annick Le Goyat)
Livre de Poche n° 955 (2001)

CHERUB mission 1 : 100 JOURS EN ENFER de Robert Muchamore (traduit de l’anglais par Antoine Pinchot)
Casterman (2007)





1 - Ce système d’enseignement, où les élèves sont instruits par d’autres élèves, a existé en France vers 1820 sous le nom d’ « Ecole mutuelle » .Voir à ce sujet un article retraçant leur histoire dans le n° 154 d’av
ril 2008 de la revue d’histoire populaire « Gavroche »   (http:/www.gavroche.info)









©2008 Yan