fiche lecture

La dague et le foulard

Alain Brébant


Michel Bonvalet


Ce roman nous conte la rencontre de deux ados, l'un allemand et membre de la jeunesse hitlerienne, l'autre français et scout.

En dépit de leur passé, la guerre 14/18 n'est pas loin, ils deviennent amis.
Ils découvrent l'animosité des adultes, de membres de leur propre famille, comparent les bienfaits et les différences de leurs mouvements de jeunesse. Ils pratiquent la montagne, les sorties, les camps.

Mais la guerre 39/40 éclate et les deux amis unis par le lien du sang (!) deviennent officiers dans les armées ennemies. La guerre va-t-elle tuer leur amitié ?

En dépit de la volonté de l'auteur d'écrire uune oeuvre de la veine des premiers Signe de Piste (années 37/60),j’ai trouvé que ce roman comportait beaucoup de poncifs que certains critiques reprochaient à la collection à  ses débuts.

Alain Brébant (un spécialiste de la HJ semble-il) a largement emprunté à Foncine (Le Glaive de Cologne, Les forts et les purs) à Dalens (Le Prince Eric, La mort d’Eric) à d’Izyeu (Manfred) voir à Labat (Conrad)…non pas les histoires mais l’esprit, même certaines scènes inspirées voire le vocabulaire.

C’est écrit habilement et l’amitié entre Wolfgang (tiens, du Foncine) et Arnaud est pretexte à comparaison entre le scoutisme et le mouvement des jeunesses hitlériennes (Sujet qui fut d’ailleurs traité sur ce site avant d’être retiré à la demande de son auteur dans un mouvement d' humeur)… Echange de sang entre amis « pour la vie »…guerre 39/40 …rencontre entre les amis devenus ennemis (tiens, du Dalens « La mort d’Eric ») et fin super mélodramatiquement patriotique avec la mort des héros satisfaits de mourir à 20 ans pour leurs patries respectives et dans les bras l’un de l’autre…
!

Morceau de bravoure, il en faut un, une course en montagne très pro avec forces détails et références qui démontre que l'auteur était bien documenté.

Bien entendu l’ensemble se déroule sur fond de grande bourgeoisie (les héros sont fils de généraux)avec grands sentiments de rigueur.
Mais les dialogues sont un peu pesants et longs souvent grandiloquents. Il faut convaincre…expliquer.

En postface, un dialogue imaginaire sous forme d’interview  accompagne un texte à la Foncine (sans l’humour, ni le savoir-faire de ce dernier) à la gloire du Signe de Piste et  de son éditeur . moyen déjà utilisé dans les Fusées des années 50.

Notons que ce dialogue avec un ado  se termine par un "Bonjour à Agnès", qui laisserait supposer que le propre fils de l’éditrice a joué ce jeu…un peu enfantin !

La couverture est une reprise d’une illustration de Joubert mais les dessins N&B  manquent de décor et de maturité.

Il sera intéressant de connaître l'opinion de lecteurs  n'ayant pas les références aux premiers romans de la collection ?

La Dague et le Foulard
Alain Brébant
illustrations de Fabienne Maignet
couverture de Pierre Joubert
Collection Signe de Piste n°9
Editions Delahaye 2011




©2011 Michel Bonvalet                                                                      

En vente : http://www.carnet2bord.com