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fiche lecture
Le Relais de la Chance au Roy
Jean-Louis
FONCINE
Michel Bonvalet
Les ruines
d’un relais de poste abandonné se dressent dans la nuit profonde…
Le feu de bois crépite, envoyant des flammèches dont la lumière
rougeoyante souligne la fatigue et l’angoisse sur les visages des Hirondelles….
Le bruit des sabots d’un cheval au galop, frappant les pavés irréguliers
de la vieille route de poste, va s’amplifiant …
La lumière vacillante d’une torche enflammée reflète
les ombres inquiétantes de la galerie de portraits du château
de la Folie…
Le rire diabolique de Barbello se répercute sur les parois du souterrain…
Jean-Pierre (dit Jondick) connaît-il la vérité ?
Quel sort pour le jeune Chiquito ?
S’il est un roman qui représente la collection Signe de
Piste (outre la saga du Prince Eric et la Bande des Ayacks)
c’est bien Le Relais de la Chance au Roy !
La patrouille des Hirondelles de Xavier, Robert et Jean-Pierre est aussi
célèbre que les Loups de Christian, Philippe et Eric.
Il fait partie de la première collection (Alsatia) dont les premiers
romans furent résolument tournés vers le scoutisme, tel que
le vivait la jeunesse d’avant et d’après guerre. Les antécédents
des animateurs de la collection au sein de ce mouvement de jeunesse justifiant
amplement cette volonté littéraire.
Bien qu’il n’ait aucunement vieilli, il faut lire ou relire cette aventure
avec les yeux des jeunes hommes qui ne connaissaient ni la télé,
ni les portables, ni l’informatique, ni les jeux vidéos et même
pas encore l’attirail moderne dont furent affublés plus tard les Raiders
(Radio, talkie-walkie, motos etc…) dès 1950.
La patrouille des Hirondelles vit son aventure en Scouts traditionnels plus
proches de la vie indienne et de la chevalerie, selon les principes de BP
que du camping organisé tel qu’il se pratique aujourd’hui.
Le rêve d’aventures des patrouillards est issu de leurs lectures et
également de ces grands jeux fantastiques qui émaillent leur
vie de scouts. De ces jeux dont si souvent, après une vie d’adulte,
on se souvient encore avec nostalgie.
De l’aventure, du mystère organisé on sort grandi et plus conscient
de sa force ou de ses faiblesses. Que les chefs à l’imagination fertile
(dont firent partie Foncine et Joubert) soient remerciés
car ils ont permis à des enfants, au cours de grands jeux bien organisés,
de connaître leurs premiers sentiments forts (peur, courage, amitié,
esprit d’équipe…)
Le Relais de la Chance au Roy est un « polar »
aventureux qui mêle l’histoire de France (par hasard), la vie de patrouille
(avec des rapports forts entre les garçons), la peur souvent génératrice
de courage, l’intelligence (celle de Jean-Pierre, tout particulièrement)
et l’amitié.
Un roman qui nous tient en haleine dès la première ligne
Jean-Louis Foncine dans ce style aisé qui lui
est propre nous promène à travers les forêts profondes
de son Pays Perdu, à la rencontre des villages forestiers, des rivières
sauvages et des châteaux mystérieux habités par
d’étranges familles.
Il tisse le mystère autour d’un enfant poursuivi rencontré
de nuit dans un relais abandonné sur une route de poste datant
de l’époque romaine.
Après quelques heurts entre les scouts et les bergers locaux
se terminant par une fantastique mêlée générale,
les Hirondelles sauront dénouer l’intrigue pour la plus grande satisfaction
du lecteur.
NB : Dans la première version en 1941, Jean-Louis Foncine
offrait un rôle particulier à Mr Barbello, précepteur
de Chiquito, qui s’égarait entre fiction et réalité et
donnait un côté plus dramatique au roman. L’auteur a expurgé
les éditions suivantes sans en diminuer la valeur littéraire
et sans faire souffrir l’intrigue.
NB 2 : La dernière édition (Delahaye) objet de cette
fiche de lecture, présente en comparatif les illustrations anciennes
de Pierre Joubert et les illustrations les plus récentes, ce
qui en fait une oeuvre originale qui séduira les collectionneurs et
permet de constater l’évolution du trait du Maître tout en conservant
le même style aisément identifiable.
Pour ma part, ayant lu ce roman très jeune, j’ai préféré
les illustrations d’origine, au trait, qui soulignent l'aspect plus mystérieux,
parfois angoissant, du récit : arbres torturés, nuits profondes,
pièces du châteaux inquiétantes, ombres démesurées.
Le lavis adoucit trop ces contrastes en lissant un peu l’aspect dramatique
des personnages et des situations.
Jean-Louis Foncine signait là sa seconde œuvre
et confirmait son très grand talent d’auteur. Il n’a cessé jusqu’à
sa disparition de nous enchanter par son écriture enlevée, son
humour un tantinet ironique et la qualité des intrigues proposées
où l’honneur et l’amitié le dispute à l’aventure.
Sa Biographie
a fait l’objet d’un article sur ce même site en guise
d’hommage.
Figure également sur ce site la dernière
interview qu’il ait accordé.
Sa bibliographie
Jaquette édition 1954
Le Relais de la Chance au Roy
Jean-Louis Foncine
illustrations de Pierre Joubert
Editions Delahaye 2008
collection Signe de Piste 1
En vente directe:
Carnet de Bord
©2008 Michel Bonvalet |
Edition 2008 Delahaye
édition
1941
Le nouveau Signe
de Piste 1975
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