fiche lecture

LA RONCERAIE

Francis Maire



On ne lit pas « la Ronceraie », on s’y plonge, on s’y délecte. On y savoure la forêt de Sologne, ses arbres, ses bêtes, ses habitants.

Pendant 500 pages on vit, littéralement proche, de ces habitants, que je ne vous dévoilerai pas.

Une excellente palette des maîtres de la foret, comtes châtelains, fermiers, piqueux, braconniers.

Bruno Saint Hill a complété cette palette en ajoutant jeunes garçons, jeunes filles, enfants de coeur et authentique curé à deux-chevaux vénérable, médecins dévoués. On va s’en imprégner, les suivre, les aimer ces personnages. Et ils sont nombreux.

Le roman. se répartit en trois livres, c’est une saga. C’est une saga toujours renouvelée, plusieurs histoires originales, un peu de suspens, bien que le fond du récit, c’est la saveur du pays. Les chapitres sont courts, et chacun apporte une goutte de l’histoire. Ce qui fait que la lecture reste souple, facile, attirante.

En fait La Ronceraie réunit sous un seul titre trois livres dont deux déjà parus aux éditions Jamboree en 1955 et 1961 puis réédités aux Editions du Triomphe en 2004: L'équipage noir (qui a déjà fait l'objet d'une fiche de lecture), Le Cahier rouge et Les Honneurs (inédit)

Il faut du temps pour lire 500 pages, mais c’est un temps où l’on se prélasse, où l’on se délasse. On se laisse bercer par la foret.

Quelques pages de chasse à courre, mais aussi quelques pages du soin que ces gens des bois prennent de leurs bêtes, chiens, chevaux, cerf ou sangliers.

Tout le style est d’une grande poésie, c’est la seconde chose qu’on savoure dans cet ouvrage. Un rien descriptif, des situations grandioses, vent et pluie sur les étangs, mariage dans les grandes traditions : tout le pays est de la fête ce dimanche là ! Et courre au chevreuil le samedi.

Pour moi c’est un grand roman de St Hill. Ce n’est pas du Namplilly réchauffé. Ça paraît être la même chose, avec ses châteaux en faillite, alors que d’autres survivent. Le thème paraît identique, mais après quelques chapitres, on s’aperçoit qu’il n’en est rien.

Du nouveau sculpté avec de l’ancien.

J’ose le comparer à « Petit Paillon » roman également très poétique, mais en plus court, et plus au nord de la contrée. Oui on y retrouve le grand style St Hill, l’humour de l’écriture, le pittoresque des langages et des hommes (femmes, enfants, généraux, marquis ou comtes…).

A lire absolument, bien sur.


La Ronceraie
Bruno Saint-Hill
Illustr
ations de Marion Raynaud de Prigny
Editions du Triomphe 2006

 


©2007Francis Maire