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fiche lecture
SANG ET OR
par Michel Bonvalet
Je ne peux pas crier "Vive le Roi!"
Et pourtant
le récit romancé d'Henri Bourgenay nous conte, avec maestria,
les aventures héroïques sur fond de guerre de Vendée,
d'un groupe de jeunes royalistes en lutte contre les bleus, soldats
de la République française.
C'est un véritable
roman historique qui ne peut manquer d'émouvoir mêmes
les républicains les plus chevronnés.
Etienne
de Pontbéliard, 16 ans, assiste à Paris, mêlé
à la foule rugissante, à l'exécution bien inutile
de Louis XVI. Il en est bouleversé, d'autant que la populace
excitée se repaît du sang du roi. Un revanchard
trempe même ses mains dans le sang royal pour se faire applaudir
par la foule délirante.
Etienne retrouvera le
vaurien et l'abattra d'un coup de pistolet. Il doit alors fuir.
Cette anecdote est le début de l'aventure.
Il rejoint sa Bretagne
pour découvrir que son propre père s'est vendu à
la République comme quelques nobles, traîtres à
leur roi, par peur ou opportunité.
Il retrouve quelques
amis de son âge, nobles
ou paysans, dont son
cousin, et décide de prendre le maquis.Formant une équipe
courageuse, tous habillés de blanc et arborant les signes de
la royauté, ils harcèlent les bleus en campagne avant
de se mettre au service de l'armée vendéenne et de Henri
de la Rochejaquelein, jeune général de 20 ans. (personnage
ayant vraiment existé).
D'une plume alerte, l'auteur
narre les aventures de cette patrouille avant l'heure au sein de la
guerre civile, des coups de mains contre les bleus, des missions secrètes
en Angleterre... jusqu'à la défaite.
Il nous présente
une analyse objective des motivations profondes de cette révolte
des paysans vendéens et bretons n'aspirant qu'à la paix
dans leurs villages en conservant leurs curés et leur fidélité
au Roi. Les troupes républicaines souvent constituées
de gens de la grande ville arrivant en conquérants dans leur
campagne ressemblent, le plus souvent, à des envahisseurs venus
voler leurs biens.
Chaque événement, chaque personnage, souvent
haut en couleur, que côtoient les jeunes royalistes, fait l'objet
d'une référence historique en fin de livre.
Nos jeunes héros,
vaincus, goûteront la paix retrouvée, leur amitié
se trouvant renforcée par les dangers courus ensemble.
Je recommande ce livre
à ceux qui aime l'histoire et les aventures au sein de la grande
tourmente qui précipita les Français les uns contre les
autres.
Il y a bien sûr
des passages émouvants comme celui de la rencontre des
héros avec Henri, le jeune républicain au cœur pur, la
capture d'un chargé de mission de la république qui n'est
autre que le père d'Etienne...
Au sein de la bataille,
c'est l'amitié entre les frères d'armes qui ressort et
qu'Henri Bourgenay nous fait ressentir avec émotion.
Nous appréhendons
mieux aussi cette guerre de Vendée à laquelle devait
mettre fin Bonaparte ayant compris les causes profondes du soulèvement.
Il signa un édit qu'il appela "La grande victoire
des vaincus" !
Henri Bourgenay
Signe de Piste n° 68
Éditions Alsatia, 1954
Nouvelle
édition 2005
Collection S2P n° 8
Editions Delahaye
www.carnet2bord.com
©2004 Michel Bonvalet
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