Fiche lecture

Sans les grands

Guy Bergère


Michel Bonvalet

C’est un roman scout écrit par un auteur surement ancien scout.

Les scouts et les sympathisants du scoutisme y trouveront leur bonheur

L’histoire est simple et édifiante : Une troupe en déperdition, sans chef de troupe, chassée de son local par les responsables de la paroisse (qui n’a plus de prêtre à demeure), réduite à quelques patrouillards sous les ordres d’un jeune CP décide, envers et contre tous, de poursuivre son activité.

Squatters d’un local dans un immeuble désaffecté, manquant de matériel, de contacts avec l’organisation et donc d’assurance, soutenus par quelques parents audacieux mais décriés par d’autres plus timorés, la vie s’organise sur le modèle scout. Les nouveaux arrivent, quelques anciens quittent le groupe, pourtant l’équipe est tenace même si personne ne peut plus faire passer les épreuves, les badges ou recevoir la promesse dont il vont adapter la signification.

Cette détermination est attendrissante mais l’histoire un peu répétitive. Elle se déroule durant plus d’un an avec camps de Pâques, camp d’été, sorties, grands jeux , installations de camp avec forces détails…Un carnet de bord parfaitement tenu à jour  jusqu’au jour où arrivera le chef de troupe officiel et sauveur.

Cela  rappelle le fonctionnement des patrouilles libres d’antan et leurs rapports avec les troupes avoisinantes. J'ai, pour ma part, rencontré cette situation dans les années 50 et y suis d'autant sensible.

L’auteur a imaginé son récit, probablement d’après ses propres souvenirs, pour mettre l’accent sur les difficultés auxquels, de nos jours, se heurtent les jeunes qui veulent faire du scoutisme, hors d’une organisation officielle et voire même au sein de celle-ci, dans une société surprotectrice où la responsabilité des chefs risque de freiner le développement…surprotection n’existant pas ou sous un aspect moins médiatisé dans les grandes années du scoutisme : difficulté à camper en forêt, interdiction de faire du feu, de couper du bois, de prendre quelques risques liés avec l’esprit même du scoutisme. Des accidents très médiatisés sont responsables de cette situation.

Ces difficultés liées à la coupable négligence d’un petit nombre de cadres ayant entrainé des règles draconiennes sont parfaitement illustré par le récit…et dans le titre.

L’auteur s’en explique dans sa postface.

Quelles qu’en soient ses qualités, il concerne principalement ceux qui s’intéressent au scoutisme contemporain. Ce qui limite un peu son lectorat.

Il est toutefois regrettable que les illustrations soient aussi malhabiles bien loin de la maturité d’une main de professionnel,et de plus l’impression n‘en est pas fameuse.

N’est pas Joubert qui veut mais il a tant marqué le mouvement qu’on regrette ici les scènes de camp qu’il savait si bien illustrer.



Sans les grands
Guy Bergère
illustrations d'Olivier Terrier
Collection Signe de Piste n°8
Editions Delahaye 2011







©2011 Michel Bonvalet                                             En vente :Carnet de Bord